Iaido

 

IAIDO

Ethymologiquement

« I » signifie « Etre » 

« Ai » signifie « Union, Unité »

« Dô » signifie « la Voie »

                                                                 Iai-dô : la voie pour l’unité de l’être. 

Historiquement :
L’origine du iai-dô est indissociable de l’histoire du Ken-jutsu, ou technique du Sabre. Cette histoire est celle de la classe guerrière du Japon moyenâgeux, et en particulier celle des Samouraïs.
Le katana, l’un des trois joyaux impériaux avec le miroir et les bijoux, fait partie de la symbolique originelle du Japon.
Rapidement le sabre devient l’emblème de la puissance et des plus hautes vertus humaines. Posséder un sabre est un privilège et le katana est rapidement assimilé à l’âme du guerrier.
Très tôt, deux ouvrages évoquent  « la Voie du Sabre », et participent à la formation culturelle de la noblesse. Il s’agit du Kojiki (712) et du Nihonshoki (720).
En 794, l’avènement des grandes familles guerrières au pouvoir favorise la mise en place des premières écoles individualisées d’Arts martiaux, avec une tentative de codification des techniques.

En 1185, Yoritomo Minamoto est nommé Shogun par l’Empereur. Son pouvoir, il l’établit par l’intermédiaire de ses guerriers ; l’age d’or des Samouraïs commence et celui de la Voie du Sabre également.
Au début de l’ère Muromachi (1333), les guerres civiles se succèdent et des techniques nouvelles de combat pour survivre prolifèrent. C’est à cette époque que se situe Hayashizaki Jinnosuke Shigenobu (1542), considéré par beaucoup comme le père du iai-jutsu.
Autour de l’an 1400, fleurissent plusieurs styles et écoles….difficile dans ce contexte de savoir alors d’où provient le Iai-dô : du ken-jitsu ou du iai-jitsu ?...certainement un peu des deux.

Hayashizaki Jinnosuke Shigenobu, père du iai-dô actuel,  se consacre à l’étude du sabre et créé son école qui porte son nom.
Cette école sert de passage vers la spiritualisation de l’art du sabre au moment où les guerriers perdent leur aura au sein de la société féodale japonaise. A sa mort, plus de 200 écoles de iai-dô sont recensées.

A partir de 1603 jusqu’en 1807, l’arrivée au pouvoir du Clan Tokugawa fige la Japon pendant plus de deux siècles. En cette période de paix relative, les Arts martiaux deviennent des modèles d’éducation et de culture morale. Progressivement, le sabre en bois remplace le katana.

En 1867, le retour au pouvoir de l’Empereur Mutsuhito signe l’arrêt de mort de la classe des guerriers. C’est le début de l’ère Meiji.
L’art du sabre ainsi que tous les autres arts martiaux risquent de disparaître à cette époque. Cependant, certains Maitres arrivent à sauver et à préserver leurs techniques. Jigoro Kano sauve le ju-jitsu en créant le judo et Nakayama Hakudo relance le iai-dô dans les années 30.
Dés 1948 est fondée la Zen Nihon Iai-do Renmei (fédération de iai-do de tout le Japon), et dans la foulée en 1952 la Zen Nihon Kendo Renmei (fédération de kendo de tout le Japon).
En mai 1968, création du Seitei- iai (système standard de iai) avec 7 kata créés a partir de techniques d’écoles anciennes.
En 1980 apparaissent les 10 premiers kata de Seitei- iai.
En 2001 apparaissent 2 kata supplémentaires.

Le iai-dô aujourd’hui :
Loin de la nécessité de s’entraîner pour survivre sur les champs de batailles, la pratique du sabre peut être envisagée à l’heure actuelle comme un moyen de se réaliser pleinement dans sa vie de femme ou d’homme en faisant preuve de détermination face à ses responsabilités personnelles, professionnelles, familiales et civiques.
Cette affirmation de soi, cette volonté de s’améliorer sur le plan humain aura comme toile de fond le célèbre Bushidô ou voie des samouraïs alliant rigueur guerrière et spiritualité. Au travers de cette morale rigoureuse, la pratique du iai-dô devient au fil du temps une voie de réalisation spirituelle et humaine.


La pratique proprement dite : 
  Le dôjô:
Etymologiquement, Dô signifie « la Voie » et Jô « le Lieu ». Dôjô, le lieu où l’on étudie la Voie. C’est la salle de pratique pour les arts martiaux mais autrefois salle ou l’on pratiquait la méditation dans les monastères bouddhiques. Travailler dans un dôjô impose quelques règles de base de politesse et de respect envers le mur d’honneur ou sont installés autel, effigies de maîtres anciens, ou calligraphies ; envers les autres pratiquants et professeurs. L’on s’y déplace sans chaussures, à pas feutrés, et avec discrétion.

 Les armes utilisées pour la pratique du Iai-dô :


Quelques soient les sabres utilisés ils doivent évoquer l’esprit du Katana.
Le bokken ou bokkuto est un sabre en bois muni d’une garde en cuir bouilli ou le plus souvent aujourd’hui en plastique. Muni d’un fourreau, il est indispensable tout au long de la pratique que l’on soit débutant ou d’un niveau confirmé.  Il permet de travailler seul ou à deux sans se blesser et sans abîmer la lame de son iaito ou de son katana.
Le iaito est la réplique non tranchante du katana.
Le katana est le sabre tranchant. Son utilisation nécessite énormément d’attention et de maîtrise de la part du pratiquant tant pour sa propre sécurité que pour celle de ses partenaires.
   La tenue pour la pratique du Iai-dô :
Le hakama est un pantalon ample comportant cinq plis devant et deux derrières dissimulent partiellement les déplacements et les appuis des pieds. Il est positionné de manière à ce que le koshi-ita, petit dosseret rigide,  soit plaqué sur les lombaires. Les passants, solidaires du « obi » ou ceinture, sont attachés par des nœuds.
Le obi est une large ceinture de plusieurs mètres de long et d’une dizaine de centimètres de hauteur permettant la fermeture correcte de la veste et facilitant le port du sabre pour la pratique. Il est attaché par un nœud plat dans le dos.
Le keikogi est la veste d’entraînement, maintenue par le obi et des petits cordons afin de ne pas bailler. Comme pour le hakama, la couleur, l’épaisseur et la qualité des tissus peuvent varier selon les occasions pour lesquelles ils sont portés (entraînement, cérémonies…).
Les tabi sorte de chaussettes ou le gros orteil est  séparé des autres orteils (depuis1185, commencement de l’époque Kamakura) sont parfois portées.

        Le cadre de pratique du Iai-dô:
                Le système fédéral
Le iaido fait partie des disciplines associées de la Fédération Française de Judo gérées par délégation par la Commission Nationale de Kendo. Cette commission a pour objectif principal la promotion des Disciplines associées.
A ce titre, l'organisation et la pratique du iaido sont régies par la règlementation interne en vigueur au sein de laFFJDA.
                Le club
Afin que les licenciés du club puissent bénéficier des avantages proposés par le CNK (assurances, stages régionaux nationaux, passage grades, enseignants diplômés...), il est nécéssaire que la structure fasse une demande d'affiliation auprès du CNK
                L'enseignement
La commision iai-dô assure la formation des enseignants et délivre aux pratiquants qui suivent la formation (sous réserve de réussite à l'examen) un diplôme appelé Certificat Fédéral d'Enseignement Bénévole qui remplace l'ancien Brevet Fédéral d'Enseignement du Iai-dô (toujours valable et obtenu par les enseignants plus anciens).
En attendant d'obtenir ce CFEB, un pratiquant  peut enseigner avec une autorisation provisoire d'enseigner délivrée (de façon temporaire) par le responsable de l'enseignement des disciplines associées.
                Le Seitei iai
                     Sa création
Il s'agit d'une série de katas mise en place par la Fédération Japonaise en 1968, s'inspirant des techniques de bases de nombreuses écoles.
Dans sa première version, 7 katas sont créés. En 1980, trois katas supplémentaires sont rajoutés.
En 2001deux nouveaux katas sont mis en place, portant à 12 le  nombre de techniques de la série.
Les 12 katas de 1 à 12
Mae (devant)
Ushiro (derrière)
Uke nagashi (recevoir, parer, couper)
Tsuka ate (frappe avec la tsuka)
Kesa giri (coupe kesa)
Morote tuki (pique à deux mains)
Sanpo giri (coupes dans trois directions)
Gan men ate (atémi au visage)
Soete tsuki (tsuki à deux mains)
Shi ho giri (coupes dans quatre directions)
Soo giri (coupes complètes)
Nuki uchi (attaque soudaine)
        Les « Koryu », écoles anciennes
De nombreuses écoles
Quelques écoles reconnues par la ZNKR, fédération Japonaise
Muso shinden ryu
Muso jikiden eishin ryu
Hoki ryu
Mugai ryu
Tatsumi ryu
Tamiya ryu
Shinden ryu
Katori shinto ryu
Shinkagr ryu
Niten ichi ryu
Seki guchi ryu
Shinto munen ryu
Muso shinden shigenobu ryu
Shin tamiya ryu
Jiki shin kage ryu

                Le koryu pratiqué au club
Nous pratiquons l'école Sui ô ryu iai kenpo. Cette école ancienne est dirigée au Japon par le 15ème Soke,  Katsuse Yoshimitsu Kagehiro.
Le Soke a confié l'enseignement pour l'Europe à Robert Rodriguez, Chu mokuroku (grade de l'école), 7ème Dan iai-dô et 6ème Dan jo-dô, et que nous remerçions pour sa gentillesse et sa grande disponibilité.
                  L’étiquette dans la pratique du iai-dô


Il s'agit d'une manière générale de l'ensemble des règles de bonne conduite, de politesse, de respect et de bienséance. Que ce soit dans le Setei iai ou les écoles anciennes, cela concerne l'habillage, les saluts, les façons de se déplacer, les façons de se comporter à l'intérieur du dojo....et en dehors.... voilà succintement ce qu'est l'étiquette.
"....le cérémonial ne se limite pas aux saluts que l'on doit faire quand on entre dans le dojo et quand on en sort. il doit se poursuivre sans interruption, sans faille, sans relâchement, sans hésitation, sans négligence, de la première à la dernière seconde, tout au long du kata, tout au long de la vie. car c'est avant tout d'un état d'esprit qu'il s'agit...."     Claude DURIX   "Le sabre et la vie"   Guy Trédaniel éditeur.